Crime et Chatiment

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 CRIME ET CHATIMENT
Fiodor Dostoievski



RÉSUME

Raskolnikov, ancien étudiant, vit pauvrement dans une chambre misérable. Dans sa terrible solitude et son accablement, il va inventer une théorie selon laquelle la société est composée de deux catégories d'individus.

La catégorie inférieure; composée d'hommes soumis, posés, conservateurs et ayant pour seul but de perpétrer le monde. Et la catégorie de « vrais hommes » qui ont le talent et le don de dire une parole nouvelle, de mener l'humanité vers un but, vers une nouvelle organisation.

Cette seconde catégorie de surhommes aurait alors tous les droits pour mener à bien leur mission ; même celui de tuer. Si l'idée est grandiose, le crime est permis et même nécessaire.

Raskolnikov se sent investi d'une mission, il se sent trop intelligent pour rester dans l'ornière. Il veut devenir un « Napoléon ». Il ne sera peut-être pas maitre du monde dans le présent, il sera sans doute d'abord supplicié. Mais plus tard, comme beaucoup de ces grands hommes destructeurs, il sera mis sur un piédestal et adulé.

Raskolnikov a tout pour réaliser ce projet fou. Il est intelligent, hautain, insensible, vaniteux, orgueilleux, audacieux, arrogant. Mais il est aussi mélancolique, généreux. Sa faille : il se pose des questions qu'un « Napoléon » ne se poserait pas. « L'homme est-il un pou ? », « Ai-je le droit de prendre ce pouvoir ? ». En lui, se confrontent deux personnages.

Son action manque de décorum, elle n'est pas glorieuse, elle n'est pas grandiose. On ne pourra que se moquer de lui et considérer qu'il a pêché comme le plus ordinaire des hommes, le plus vil. Il en a honte et n'assume pas le poids de ce fardeau. Il est trop fier pour reconnaitre son échec.Le chemin est encore long, pour lui, pour accéder à la réalité de ce monde.

Raskolnikov est odieux et détestable dans sa conception d'un monde nihiliste, où l'homme devient un tout puissant, un surhomme qui a sa propre loi. le pouvoir appartient, pour lui, à ceux qui osent s'en emparer sans s'embarrasser de scrupules moraux.
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MORCEAUX CHOISIS 

« Raskolnikov était assis à regarder fixement, sans se détacher du spectacle ; sa pensée se perdait en songes, en contemplation ; il ne pensait à rien, mais une sorte de regret le troublait et le faisait souffrir.

Soudain, à son côté se trouva Sonia. Elle s'était approchée sans bruit et s'était assise près de lui. Il était encore très tôt, la fraîcheur matinale ne s'était pas encore adoucie. Elle avait son pauvre vieux burnous et son fichu vert. Son visage portait encore des marques de maladie, amaigri, pâli, affaissé. Elle lui adressa un sourire affable et joyeux, mais, comme à l'habitude, ce fut timidement qu'elle lui tendit la main.

C'était toujours ainsi qu'elle lui tendait la main, timidement, parfois même elle ne la lui tendait pas du tout, comme si elle avait craint qu'il ne la refusât. Il avait toujours une sorte de répulsion à prendre sa main, une sorte de dépit à l'accueillir, et parfois, il gardait un silence opiniâtre pendant toute l'entrevue. Il lui arrivait, à elle, de trembler devant lui et de se réfugier dans une tristesse profonde. Mais cette fois-ci leurs mains ne se séparaient point ; il la regarda à la dérobée et rapidement, ne dit rien et baissa les yeux jusqu'à terre. Ils étaient seuls, personne ne les voyait.

Le soldat de garde s'était justement détourné.
Comment cela s'était-il fait, il n'en savait rien lui-même, mais soudain quelque chose sembla le soulever et le jeter à ses pieds. Il pleurait, il lui embrassait les genoux. Au premier instant, elle eut une peur terrible et tout son visage se glaça. Elle bondit et toute tremblante le regarda. Mais au même instant, tout de suite, elle comprit tout. Un bonheur infini brilla dans ses yeux ; elle avait compris, il ne pouvait plus y avoir de doute pour elle : il l'aimait, il l'aimait sans bornes, enfin était arrivée cette minute...

Ils auraient voulu parler, mais ne le pouvaient point. Des larmes brillaient dans leurs yeux. Ils étaient tous deux pâles et maigres ; mais dans ces visages pâles et malades rayonnait déjà l'aube d'un avenir rénové, d'une résurrection totale à une nouvelle vie. L'amour les avait ressuscités. Le cœur de l'un renfermait des sources infinies de vie pour le cœur de l'autre. Épilogue, Chapitre II.

« - Fainéante, lui crie-t-elle, tu habites chez nous, tu manges, tu bois, tu profites de la chaleur. Tu bois et tu manges, alors que depuis trois jours les enfants n'ont pas vu un croûton ![...]

- Alors, Catherine Ivanovna, je dois vraiment consentir à cette chose ?
En effet Daria Frantzovna, une mauvaise femme et qui a eu maintes fois affaire à la police, lui avait fait des propositions déjà à trois reprises par l'entremise de la logeuse.
- Eh bien, quoi, répond Catherine Ivanovna avec moquerie, qu'est-ce que tu as à ménager ? Voyez-moi ce trésor !

« Il n'y avait plus un instant à perdre. Il tira la hache complètement, la brandit des deux mains, en se sentant à peine agir, et presque sans effort, presque machinalement, il la laissa retomber sur la tête, du côté opposé au tranchant. À ce moment toute force chez lui semblait absente. Mais, dès qu'il eut laissé retomber la hache, la force naquit en lui.

La vieille, comme toujours, était tête nue. Ses rares cheveux châtain clair avec des fils blancs, comme d'habitude abondamment graissés, étaient tressés en queues de rat et ramenés sous un morceau de peigne de corne qui pointait sur sa nuque. Le coup avait porté justement sur cette nuque, ce qui venait de sa faible taille. Elle poussa un cri, mais très faiblement, et soudain elle pencha tout entière vers le plancher, bien qu'elle eût encore pu lever les deux bras vers sa tête. Dans une main, elle continuait à tenir " le gage ". Alors, de toute sa force, il frappa encore une fois, puis une troisième, toujours avec le dos de la hache et toujours sur la nuque. Le sang jaillit comme d'un verre renversé, et le corps s'écroula sur le dos. Il recula, le laissa tomber, et aussitôt se pencha sur son visage : elle était déjà morte.Première partie, Chapitre VII.

« C'était une femme honnête, très loin d'être sotte (quoique absolument sans instruction). Eh bien, figurez-vous que cette femme, honnête et jalouse, décida, après nombre de scènes effroyables et de reproches, de s'abaisser jusqu'à une espèce de contrat avec moi, qu'elle a exécuté pendant toute la durée de notre union. Le fait est qu'elle était sensiblement plus âgée que moi, en outre elle gardait constamment dans la bouche une espèce de clou de girofle. J'ai eu assez de cochonnerie dans l'âme et en même temps de loyauté d'un certain genre pour lui déclarer franchement que je ne pourrais pas lui être absolument fidèle. Cet aveu l'a mise hors d'elle. [...] Après bien des larmes, s'établit entre nous un contrat verbal de ce genre : premièrement, je n'abandonnerai jamais Marthe Petrovna, et je resterai toujours son mari ; deuxièmement, je ne m'absenterai jamais sans sa permission ; troisièmement, je n'aurai jamais de maîtresse attitrée ; quatrièmement, en échange Marthe Petrovna me permet de porter mon choix de temps en temps sur ses femmes de chambre, mais toujours avec son consentement secret ; cinquièmement, Dieu me préserve d'aimer jamais une femme de notre condition ; sixièmement, si par hasard, ce dont Dieu me préserve, il me vient quelque passion grande et sérieuse, je dois m'en ouvrir à Marthe Petrovna. Quant à ce dernier point, Marthe Petrovna a toujours été assez tranquille ; c'était une femme intelligente, et par conséquent elle ne pouvait me considérer autrement que comme un débauché et un coureur, hors d'état d'aimer sérieusement. Sixième Partie, Chapitre IV.







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Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski est un écrivain russe, né à Moscou le 11 novembre 1821 et mort à Saint-Pétersbourg le 9 février 1881. Considéré comme l'un des plus grands romanciers russes, il a influencé de nombreux écrivains et philosophes