Les Grands Initiés

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LES GRANDS INITIES
Edouard Shuré


 
RÉSUMÉ
Rama, Krishna, Hermès, Moïse, Orphée, Pythagore, Platon, jésus. Chacun représente l'une des grandes religions qui ont contribué à la constitution de l'humanité.

Ils n'ont laissé aucun écrit, mais des disciples, des rites d'initiation, une légende. Edouard Schuré, dans ce livre devenu mythique, esquisse l'histoire secrète des religions.

De l'initiation brahmanique aux mystères de l'Egypte, de la mission d'Israël à celle du Christ, du mythe d'Orphée aux mystères d'Eleusis, c'est à un voyage dans la tradition ésotérique la plus reculée que Edouard Schuré nous convie, là où science et religion se réconcilient à jamais. Un ouvrage paru en 1889, dont le succès ne s'est jamais démenti depuis cent ans. La bible de l'ésotérisme.


MORCEAUX CHOISIS

" LE plus grand mal de notre temps est que la science et la religion y apparaissent comme deux forces ennemies et irréductibles.
savoir pouvoir "Mal intellectuel" 


"Chez les Égyptiens, comme chez les Persans de la religion mazdéenne de Zoroastre, avant comme après Jésus, en Israël comme chez les chrétiens des deux premiers siècles, la résurrection a été comprise de deux manières, l’une matérielle et absurde, l’autre spirituelle et théosophique. La première est l’idée populaire finalement adoptée par l’Église après la répression du gnosticisme ; la seconde est l’idée profonde des initiés. Dans le premier sens, la résurrection signifie la rentrée en vie du corps matériel, en un mot la reconstitution du cadavre décomposé ou dispersé, qu’on se figurait comme devant advenir à l’avènement du Messie ou au jugement dernier. Il est inutile de faire ressortir le matérialisme grossier et l’absurdité de cette conception. Pour l’initié, la résurrection avait un sens très différent. Elle se rattachait à la doctrine de la constitution ternaire de l’homme. Elle signifiait : la purification et la régénération du corps sidéral, éthéré et fluidique, qui est l’organisme même de l’âme et en quelque sorte la capsule de l’esprit. Cette purification peut avoir lieu dès cette vie par le travail intérieur de l’âme et un certain mode d’existence ; mais elle ne s’accomplit pour la plupart des homme qu’après la mort, et pour ceux-là seulement qui d’une manière ou d’une autre ont aspiré au juste et au vrai. Dans l’autre monde, l’hypocrisie est impossible. Là, les âmes apparaissent ce qu’elles sont en réalité ; elles se manifestent fatalement sous la forme et la couleur de leur essence ; ténébreuses et hideuses si elles sont mauvaises ; rayonnantes et belles si elles sont bonnes. Telle est la doctrine exposée par Paul dans l’épître aux Corinthiens. Il dit formellement : « Il y a un corps animal et il y a un corps spirituel. » Jésus l’annonce symboliquement, mais avec plus de profondeur, pour qui sait lire entre les lignes, dans l’entretien secret avec Nicodème. Or, plus une âme est spiritualisée, plus grand sera son éloignement pour l’atmosphère terrestre, plus lointaine la région cosmique qui l’attire par sa loi d’affinité, plus difficile sa manifestation aux hommes.

Aussi, les âmes supérieures ne se manifestent-elles guère à l’homme que dans l’état de sommeil profond ou d’extase. Alors, les yeux physiques étant fermés, l’âme, à demi dégagée du corps, quelquefois voit des âmes. Il arrive cependant qu’un très grand prophète, un véritable fils de Dieu se manifeste aux siens d’une manière sensible et à l’état de veille, afi n de les mieux persuader en frappant leurs sens et leur imagination. En pareil cas, l’âme désincarnée parvient à donner momentanément à son corps spirituel une apparence visible, quelquefois même tangible, au moyen du dynamisme particulier, que l’esprit exerce sur la matière par l’intermédiaire des forces électriques de l’atmosphère et des forces magnétiques des corps vivants.

C’est ce qui advint selon toute apparence pour Jésus. Les apparitions rapportées par le Nouveau Testament rentrent alternativement dans l’une et dans l’autre de ces deux catégories : vision spirituelle et apparition sensible. Il est certain qu’elles eurent pour les apôtres le caractère d’une réalité suprême. Ils auraient plutôt douté de l’existence du ciel et de la terre que de leur communion vivante avec le Christ ressuscité. Car ces visions émouvantes du Seigneur étaient ce qu’il y avait de plus radieux dans leur vie, de plus profond dans leur conscience. Il n’y a pas de surnaturel, mais il y a l’inconnu de la nature, sa continuation occulte dans l’infi ni et la phosphorescence de l’invisible aux confi ns du visible. Dans notre état corporel présent, nous avons peine à croire et même à concevoir la réalité de l’impalpable ; dans l’état spirituel, c’est la matière qui nous paraîtra l’irréel et le non existant. Mais la synthèse de l’âme et de la matière, ces deux faces de la substance une, se trouve dans l’Esprit. Car si l’on remonte aux principes éternels, aux causes fi nales, ce sont les lois innées de l’Intelligence qui expliquent le dynamisme de la nature, et c’est l’étude de l’âme, par la psychologie expérimentale, qui explique les lois de la vie.

La résurrection comprise dans le sens ésotérique, tel que je viens de l’indiquer, était donc à la fois la conclusion nécessaire de la vie de Jésus et la préface indispensable à l’évolution historique du christianisme. Conclusion nécessaire, car Jésus l’avait annoncée mainte fois à ses disciples. S’il eut le pouvoir de leur apparaître après sa mort avec cette splendeur triomphante, ce fut grâce à la pureté, à la force innée de son âme, centuplée par la grandeur de l’effort et de l’œuvre accomplie...



"Le sphinx, cette première création de l’Égypte, est devenu son symbole principal, sa marque distinctive. Le plus antique sacerdoce humain le sculpta, image de la nature calme et redoutable dans son mystère. Une tête d’homme sort d’un corps de taureau aux griffes de lion et replie ses ailes d’aigle sur ses flancs. C’est l’Isis terrestre, la nature dans l’unité vivante de ses règnes.

Car déjà, ces sacerdoces immémoriaux savaient et enseignaient que, dans la grande évolution, la nature humaine émerge de la nature animale. Dans ce composé du taureau, du lion, de l’aigle et de l’homme sont aussi renfermés les quatre animaux de la vision d’Ézéchiel, représentant quatre éléments constitutifs du microcosme et du macrocosme l’eau, la terre, l’air et le feu, base de la science occulte. C’est pourquoi, dans les siècles postérieurs, quand les initiés verront l’animal sacré, couché sur le seuil des temples ou au fond des cryptes, ils sentiront vivre ce mystère en eux-mêmes et replieront en silence les ailes de leur esprit sur la vérité intérieure. Car avant Œdipe, ils sauront que le mot de l’énigme du sphinx c’est l’homme, le microcosme, l’agent divin, qui résume tous les éléments et toutes les forces de la nature.


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Philippe Frédéric  Édouard Schuré
 (1841- 1929)
 est un écrivain, philosophe et musicologue français, auteur de romans, de pièces de théâtre, d'écrits historiques, poétiques, et philosophiques.